Pour cette deuxième chronique, me voici à Prague pour vous parler de l’une des plus belles villes au monde !
Belle au Bois dormant
Prague est pour moi une des plus belles villes au monde. Elle a été surnommée « Capitale magique de l’Europe » (je vous explique pourquoi dans la prochaine chronique) mais également la « Ville aux cent tours » (ou cent clochers), «la ville d’Or »… Autant de jolis titres donnés à cette « Belle au Bois Dormant » sortie de sa torpeur il y aura bientôt une trentaine d’années après la chute du mur de Berlin. Epargnée durant la seconde guerre mondiale et assoupie durant des décennies, elle a eu la chance d’être oubliée par la spéculation immobilière et les promoteurs (comme nombre de villes de l’Est !). Car la ville qui a traversé discrètement toutes les époques est aujourd’hui l’une des plus séduisantes capitales au monde. Avec l’un des plus beaux ponts et l’une des plus belles places et patrimoine d’Europe… Et comme il se doit, son centre qui est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO fut le creuset d’une véritable alchimie de styles, de couleurs, de musiques et d’ambiances. Car la capitale tchèque a toujours vécu sa vie avec une élégance discrète et romantique, se drapant longtemps de brume et de mystère. Comme si elle aimait les secrets. Il est vrai qu’au cours de l’histoire, d’étranges monarques courtisés par des alchimistes, des astrologues, des savants et des artistes ont inspiré l’édification de bon nombre de ses monuments…
Plusieurs quartiers
Traversée par la rivière Vltava (encore un nom presque imprononçable que les Allemands ont rebaptisé Moldau), qui se jettera dans l’Elbe, Prague est divisée en de nombreux quartiers dont les plus touristiques sont au nombre de cinq : Hradčany et Malá Strana rive gauche ; Jozefov, Stare Mesto et Nove Mesto rive droite. Ils se répondent de part et d’autre de la belle et emblématique rivière qui la coupe en deux. Avec le Pont Charles qui la relie et lui donne son harmonie en servant de trait d’union (avec d’autres ponts, certes). C’est sur ce pont que passait la Voie royale, reliant le château à la Vieille ville. Avec les quartiers du Hradčany et de Malá Strana, en hauteur, le Hradčany abrite la cathédrale Saint-Guy et le palais royal qui semblent veiller là-haut comme des monarques sur le destin de la ville. Ces lieux offrent des monuments et des trésors incomparables. A découvrir sans se presser, en faisant une halte dans une taverne pour se réchauffer (ou se rafraîchir) selon la saison. Pour repartir admirer Notre-Dame de Lorette, le palais Sternbeck et le couvent Saint-Georges avec leur superbe architecture et leurs œuvres d’art époustouflantes. Sans oublier les vitraux de la cathédrale, signés Mucha, maître de l’Art nouveau ! La place du château permet d’assister également à la relève de la garde, en fanfare tous les midis. En contrebas du quartier Hradčany, le « petit quartier » (Malá Strana) dessine ses ruelles sinueuses et ses monuments baroques, ses escaliers et ses terrasses, ses arcades, ses palais et ses jardins. Quelques églises comme Saint-Nicolas, Saint-Thomas et Notre-Dame de la Victoire croulent sous les dorures et les œuvres d’art…
Rive droite
De l’autre côté de la Vltava, la Vieille Ville, le Josefov et la Nouvelle Ville dessinent les trois autres quartiers de la capitale. Ils sont rejoints notamment par le merveilleux Pont Charles, long de plus de cinq cents mètres et l’un des plus beaux au monde. Il doit se parcourir à toute heure pour y admirer ses monuments de pierre, mais également ses petits étals de souvenirs, ses musiciens, ses comédiens et ses artistes qui animent les lieux sous le regard furieux des saints barbus et martyrs. Il est l’un des symboles de la ville et permet d’admirer les flots parfois tumultueux de la rivière ainsi que les tours de la cathédrale Saint-Guy et le château qui s’allument le soir. Les reflets des lanternes et des lumières sur l’eau offrent leur féerie. Un labyrinthe de petites rues mène vers la Place de la Vielle Ville. Entourée de hautes maisons, celle-ci est parmi les plus belles au monde avec l’hôtel de ville et sa fabuleuse horloge astronomique. Chaque heure de la journée, les touristes y profitent du petit spectacle mécanique, avec sortie des apôtres et jeu du squelette sonnant la cloche. Le tout se conclut par le chant du coq… sous les applaudissements. En face, l’église Notre-Dame-de-Týn, sa vierge en or massif et ses deux flèches à clochetons. Plus loin, la tour poudrière et la maison municipale, splendide édifice Art Nouveau. Quelques ruelles plus au nord et le long de la Vltava: voici le Josefov, ou quartier juif, qui abrite quelques synagogues-musées aux noms de Vieille-Nouvelle, Espagnole, Haute, Pinkas, Klaus… Un étrange petit cimetière juif en usage jusqu’à la fin du 19e siècle aligne douze mille tombes et stèles empilées dans un espace réduit et mystérieux.
Me voici arrivé à la fin de ce chapitre. Je continuerai à vous parler un peu de Prague dans ma prochaine chronique. Avant je vais en profiter pour me balader encore sur le Pont Charles puis j’irai manger dans une ruelle une spécialité locale au cœur d’une brasserie (hospoda ou pivnice), avec une bonne chope de bière. Un peu les tapas version tchèque… J’ai le choix entre les Topinkas (tranches de pain frites dans la graisse et frottées à l’ail) ; les Utopenecs (saucisses macérées garnies d’oignons crus et pimentés) ; les Tlačenka (fromage de tête avec des oignons émincés et une tranche de pain). Plus fou, le Nákladaný hermelín (fromage tchèque mariné. Ou mieux, les Pivný sýr (fromage à la bière à tartiner sur une tranche de pain !) J’oubliais les Olejovky s cibulkou (sardines à l’huile aux oignons) ou les Zavináč (harengs roulés)… Bon appétit et surtout santé ! Allez, viens mon bon Milou.
Si vous aimez, likez, partagez, envoyez vos commentaires, sur vos pages, sur Face de Bouc ou ailleurs… !